SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Maurice Berger, officier de gendarmerie à Riom dans le Puy-de-Dôme, faisait partie de l’Organisation de résistance de l’armée (O.R.A). En août 1942 il facilita le sauvetage d’Herbert Herz. La famille Herz avait fui l’Allemagne en 1934 pour chercher refuge en France avec leur fils Herbert, qui n’était alors qu’un enfant. Ils s’installèrent d’abord à Dijon, puis, après la défaite en 1940, ils passèrent en zone sud non occupée et furent assigné à résidence à Châteauneuf-les-Bains. Herbert était pensionnaire à Riom, après le passage de son baccalauréat, il rentra chez ses parents en juillet 1942.
Dans la soirée du 26 août, la police française se présenta au domicile de nombreux juifs de Châteauneuf-les-Bains et en arrêta plusieurs, les Herz furent épargnés. Ce jour-là, Herbert s’était rendu à bicyclette à Riom pour renouveler sa carte d’identité. Sur le chemin du retour, il fut interpellé par la police et conduit au commissariat de Riom. Il était légèrement vêtu, et on lui permit de téléphoner à ses parents pour demander une valise de vêtements. Sur le chemin du poste, il demanda s’il pouvait acheter du pain, le boulanger le reconnut, compris la situation et lui vendit du pain sans lui demander de tickets d’alimentation. Peu après son arrivée au poste de police, le commandant le fit venir et lui déclara : « Jeune homme, je vais vous libérer. Vous allez complètement oublier où vous avez passé la soirée. N'en parlez à personne. Partez, et que je ne vous revois plus. » Herz rentra alors chez lui. Le commandant était Maurice Berger, qui avait été prévenu de l’arrestation du jeune homme par son directeur d’école, lui-même prévenu par le boulanger.
En décembre de la même année, M.Berger sauva, au mépris des ordres de ses supérieurs, la vie de huit membres de la famille du tailleur Wasjbrot qui s’étaient enfuis de Paris et avaient trouvé refuge dans la petite localité de Davayat, dans le Puy- de-Dôme. Il les fit prévenir par le biais de sa secrétaire qu’une rafle des juifs du village devait avoir lieu le lendemain matin. Le nom de Berger ainsi que celui de 18 de ses camarades sur des listes des membres de la résistance trouvées lors d’un raid sur un quartier général clandestin de l’organisation ; arrêté il fut déporté à l’est. Brisé par la torture physique et morale subie dans les camps de Tchécoslovaquie et de Pologne, il mourut du typhus le 27 avril 1945, 24 h avant la libération de son camp par les Alliés.
Le 12 mars 1996, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Maurice Berger le titre de Juste parmi les Nations.