SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Roger Bonhoure, âgé de 21 ans en 1942, était secrétaire de mairie à Vic-sur-Cère (Cantal) pendant la guerre. Le maire du village nommé par Vichy, Pierre Bonnet, étant âgé ce dernier laissa à la charge de Roger l’administration du village.
Dans le village se trouvait l’Hôtel Touring Club, une maison d’enfants. Créée en mai 1942 à la demande de l’Abbé Glasberg et gérée conjointement par l’Amitié Chrétienne et l’OSE. L’Abbé Glasberg, né dans une importante communauté juive de Jitomir (capitale de Volhynie annexée par la Russie), est très vite converti au christianisme et devient abbé en 1938. Parlant couramment le Yiddish et le français il se consacre au sauvetage et au reclassement des personnes fuyant les persécutions nazies et cherche à les protéger des camps d’internement. L’établissement de l’Hôtel Touring Club est dirigé par le docteur Isia Malkin et son épouse Henriette, l’hôtel accueil des jeunes adolescents d’origine juive. Ces derniers ont pour la plupart étaient extraits des camps du Sud de la France par l’abbé Glasberg.
C’est le cas d’Hélène Turner (née Lentschener), une réfugiée juive Belge ayant était internée au camp de Gurs, puis dans celui de Joffre à Rivesaltes avec ses parents. Ses parents sont par la suite déportés et meurt dans les camps, quant à Hélène elle est envoyée à Vic-sur-Cère. Roger Bonhoure s’étant lié d’amitié avec le couple Malkin et grâce à son poste à la mairie procura des papiers à Hélène. Grâce à ces papiers elle rejoignit Saint-Etienne et y obtint un travail. Roger confectionna de nombreux papiers d’identité à destination des pensionnaires de Vic-sur-Cère.
En décembre 1942, les origines juives du couple Malkin furent dévoilées ; Roger leur fournit des papiers d’identités, ainsi qu’à la sœur d’Henriette, Jeanne Frenkel, afin de faciliter leur fuite. Grâce aux cartes d’identité qu’il fournissait, Roger Bonhoure contribua au sauvetage de nombreux Juifs. Généralement les bénéficiaires des cartes d’identité ignoraient leur origine. En plus d’aider des dizaines de Juifs, Roger a aussi aidé des résistants en leur fournissant à eux aussi de fausses cartes d’identités.
Le 1er août 2001, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Roger Bonhoure le titre de Juste parmi les Nations. Roger Bonhoure fut l’un des derniers Justes d’Auvergne encore en vie dans les années 2010.