SAUVETAGE

Identification

Chardon Félix / Vézac

Commune : Vézac

Caractéristique(s)

Mode de sauvetage : Hébergement
Type de personnes sauvées : Familles
Réseau de sauvetage : Sauvetage hors réseau

Histoire du sauvetage

Avant la guerre la famille Cahen vivait à Paris, à la suite de l’invasion de la France par les Allemands en juin 1940, la famille décida de quitter la ville. Le couple Nathan et Louise Cahen avait deux enfants : Pierre (né en 1920) et Françoise (née en 1924). La famille parti s’installer en zone sud et en 1941 elle décida de se séparer. Père et fils partent pour Toulouse où ils trouvent un travail ; mère et fille se rendent à Aurillac (Cantal) où elles logent chez un oncle. Là- bas Françoise Cahen rencontre Denise Canal (épouse Varennes), les deux jeunes filles se retrouvent avec d’autres jeunes dans les maisons de campagne de leurs familles, les réunions étant interdites. Denise présente Françoise à ces parents, Eugène et Florine (née Moinet) Canal. La famille Canal habitait dans un appartement proche de la gare d’Aurillac, Eugène étant chef de bureau SNCF.  Blessé pendant la Première Guerre Mondiale il entretenait une véritable haine contre les « Boches ». Il procura à Françoise et à sa mère des faux papiers d’identité au nom de Calieux et donna de l’argent à Nathan Cahen afin de permettre à Pierre de rejoindre les forces alliées en Afrique du Nord.

Pendant l’été 1943, le couple Canal accueillit chez lui deux jeunes filles juives laissées sur le quai de la gare d’Aurillac par leur mère effrayée. Eugène ramena les fillettes dans l’appartement familial et s’en occupa avec sa femme jusqu’à ce que leur mère vienne les chercher.

C’est lors des escapades à la campagne de Denise et Françoise que ces dernières furent invitées dans la maison de campagne, près de Vézac, des parents de Lucien et Olivier Chardon, deux étudiants en médecine fils du juge à la cour de Bordeaux Félix Chardon. La maison est isolée dans une forêt, François se dit alors que cette dernière serait une cachette idéale pour elle et sa mère en cas de rafle. Elle en parle immédiatement à ses amis Lucien et Olivier qui demandèrent l’autorisation à leur père, qui accepta. Les familles Canal et Chardon se mirent alors d’accord pour aider la mère et la fille à fuir en cas de rafle immédiate.

Lors de la rafle du 25 mai 1944, grâce à l’alerte donné par un commissaire de police membre de la résistance, Louise et Françoise purent s’enfuir dans la maison de Vézac. La fuite fut périlleuse. Tout d’abord les Canal accueillirent Françoise une nuit pendant que sa mère logeait chez des amis, puis le lendemain face à la menace il fut décidé de les envoyer à Vézac. Afin  de passer le pont, gardé par des allemands, qui était placé sur le chemin vers la maison, Françoise joua la fiancée d’Eugène. Puis Florine passa avec Louise en se présentant comme deux amies en ballade. Par la suite Denise apporta les affaires laissées derrière à l’aide d’une bicyclette. Louise et sa mère restèrent cachées chez les Chardons jusqu’à la Libération. Françoise et Denise restèrent très amies.

En plus d’avoir hébergé Louise et Françoise Cahen, Félix Chardon intervint en faveur des otages et établit des rapports de crimes de guerre lorsqu’un détachement de la division Das Reich était en faction dans le bassin d’Aurillac, début juin 1944. Les crimes de guerre qu’il avait recensés ont été utilisés lors du procès de Nuremberg (20 novembre 1945-1 octobre 1946). Ses 4 fils s’engagèrent en tant que résistants.

Le 16 mai 2006, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Eugène Canal et à sa femme Florinne Canal ainsi qu’à Félix Chardon. Depuis 2009, une place de la commune de Vézac porte le nom de Félix Alfred Chardon.

Rapporteur(s)

Témoin(s)

Sauveteur(s)

Sauvé(e)(s)

Nombre de personne(s) sauvée(s) : 2