SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Marceline (née Ouvry) et Marc Chassaing étaient les parents de six enfants (âgés de 10 à 24 ans) : Hélène, René, Fernande, Henri, Arthur, Paul. La famille habitait dans une ferme à Estandeuil. A partir de 1940 la famille accepte d’accueillir Renée Krasnobroda alors âgée de 6 ans.
Son père Bernard Krasnobroda, d’origine polonaise, arrive en France dans les années 1920 et s’engage dans la Légion Étrangère et ensuite dans l’Armée française. Il obtient la nationalité française en 1931. Le 20 avril 1933, il épouse Guelia (née Benach). D’origine russe, Guelia devient française par le mariage. Le couple habite avec la mère de Guelia, Fajga Benach (née Laufer), dans le 11e arrondissement à Paris. Gueilia est alors vendeuse et Bernard est tailleur. La fille du couple, Renée, née en 1934. En juin 1940, le couple décide de partir en zone libre avec la petite Renée mais sans Fajga Benach, qui se sentait trop âgée pour suivre sa fille et qui décide donc de rester à Paris. Les Krasnobroda partent selon les conseils de la sœur de Guelia, Hélène et son mari Jacques Starckmann. Ces derniers s’étant déjà réfugiés dans le Puy-de-Dôme avec leur fils Simon après n’avoir pas pu partir pour les Etats-Unis. Pour rejoindre la zone Libre, Les Krasnobroda, sont munis de faux papiers et voyage de nuit avec un groupe. La consigne étant de faire le moins de bruit possible pour ne pas alerté les patrouilles allemandes, pour faciliter la progression la petite Renée est souvent portée. Le couple réussit à passer en zone sud et s’installe à Clermont-Ferrand. Bernard ouvre un atelier de tailleur. La famille s’installe dans l’appartement voisin. La sœur de Guelia et son maris, installés à Bougeat près de Clermont-Ferrand, leurs proposent alors de les y rejoindre. Le couple refuse mais accepte tout de même de placer leur fille Renée à la campagne chez Marc et Marceline Chassaing.
Chez les Chassaing, la petite Renée est très vite considérée comme la petite dernière de la fratrie. Le couple Chassaing et les habitants du village d’Estandeuil sont au courant que la petite fille est juive, mais nul ne la dénoncera. Renée ne voit pas souvent ses parents, elle ne les reverra que deux ou trois fois avant leur arrestation à Clermont-Ferrand en juillet 1943. Ils sont déportés vers Drancy puis vers Auschwitz le 7 octobre 1943, ils n’en reviendront pas. Renée restera avec la famille Chassaing jusqu’à ce que le couple Starckmann la ramène avec leur fils Simon à Paris à l’été 1945. En février 1946 Renée part avec le couple Starckmann et leur fils Simon pour les États-Unis.
Renée réalise alors qu’elle ne verra plus jamais ses parents ni sa grand-mère, déportée sans retour à Auschwitz à l’âge de 73ans par le convoi n°46 parti de Drancy le 2 septembre 1943. Profondément ébranlée par ces pertes, Renée décide de tourner le dos à son passé, trop douloureux, et rompt tous liens avec la famille Chassaing. Regrettant finalement d’avoir coupé les liens avec les Chassaing, Renée a depuis cherché à leur rendre hommage. C’est avec cet objectif qu’elle devint bénévole à l’Holocaust Museum de Naples en Floride, et qu’en juin 2011 elle rencontra certains descendants des Chassaing.
Le couple Chassaing est reconnu Juste parmi les Nations, par l’Institut Yad Vashem, le 6 mai 2012.