SAUVETAGE

Les Duron, Daniel et Evodie, tous les deux agriculteurs vivent à Mazet Sainte Voy avec leurs 6 enfants âgés de 6 à 17 ans : Daniel Elie, Dina, André, Marguerite, Marc et Paul. Les Duron tous les deux résistants vont venir en aide aux Weill, une famille juive originaire de Mulhouse. Gaston Weill, négociant en textile à Mulhouse se marie avec Adrienne Geismar en 1931. Ensemble ils ont quatre enfants : Jean-Charles, Francis, Gilbert et Jacqueline. Gaston est mobilisé en septembre 1939 puis démobilisé après février 1940. Lorsque Mulhouse est évacué en avril 1940, la famille trouve refuge au Val d’Anjou dans les Vosges. Le 14 juin 1940, les Weill reprennent la route pour la Haute-Loire, mise à part Jacqueline laissée en nourrice. En Haute-Loire les Weill louent une chambre d’auberge dans le hameau du Mas de Tence puis en octobre 1940 ils louent un logement dans la rue de Sainte Agrève à Tence. En 1941, Jacqueline et sa nourrice passent la ligne de démarcation et viennent rejoindre la famille. En 1943 Gaston et Adrianne décident de trouver un nouveau refuge, pour cela ils confient la garde de leurs enfants à des amis et partent à pied mener leurs recherches. Après 2 jours de recherches infructueuses, le couple Weill est aidé par Louise Astor, cheftaine des scouts protestants, informée de leur situation par le pasteur Roland Leenhardt. Louise connait déjà la famille, certains des enfants Weill étant inscrits chez les scouts protestants. Grâce à son intervention les Weill rentrent en contact avec les Duron. Ces derniers acceptent de loger la famille dans une des ailes de leur ferme. La famille est munie de faux papiers au nom de Vial, ce qui permet aux enfants de se rendre à l’école. Les Duval leurs fournissent toutes les ressources alimentaires dont ils ont besoin, ce qui leur évite d’aller se faire recenser pour obtenir des tickets d’alimentation. Pour la Pâque juive de 1944, à la demande du pasteur Roland Leenhardt, Gaston Weill prépare de nombreux pains azymes qui sont distribués aux Juifs réfugiés dans les environs. Les Weill restent chez les Duron jusqu’à la Libération. Les deux familles gardent contact après-guerre.

Le 14 juin 2009, Yad Vashem décerne à Daniel et Evodie Duron le titre de Juste parmi les Nations. Roland Leenhardt est lui reconnu Juste parmi les Nations le 8 janvier 1990.