SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
En 1939, Pierre François est mobilisé. Il est fait prisonnier de guerre en 1940 mais il parvient à s’évader la même année. Il rejoint son épouse Elisabeth (née Risler) à Vichy, cette dernière y est propriétaire, avec son frère, Jean-François Risler, du Pavillon Sévigné. En 1940, Pierre François est nommé commissaire National des Eclaireurs de France. Elisabeth est quant à elle la commissaire régionale de la Fédération Française des Eclaireuses de France en Auvergne. Le bâtiment étant réquisitionné par les services gouvernementaux du maréchal Pétain, seules 3 pièces du pavillon restent à la disposition du couple. Lors de l’invasion Allemande de la capitale, l’administration des Eclaireurs de France se replie en zone Libre. La décision est prise de s’installer à Vichy, où un petit local à l’arrière du Pavillon Sévigné est mis à disposition de l’organisation. Cette installation s’accompagne de l’arrivée à Vichy d’une grande partie de l’équipe nationale des Eclaireurs de France, dont Henriette et René Duphil. Les Eclaireurs de France viennent en aide aux Juifs ainsi qu’aux réfractaires au STO (service du travail obligatoire).
En août 1940, la famille Dennery vient s’installer à Vichy. Sylvain André Dennery, un financier parisien, sa femme et ses trois filles : Annette, 10 ans, François, 14 ans et Lise 16 ans. La famille, recensée comme Juifs, parvient à obtenir un permis de séjour à Vichy. Les trois filles du couple sont inscrites au collège de Cusset ainsi qu’aux Eclaireurs de France. M. Dennery, ne pouvant pas exercer son métier doit faire appel à un intermédiaire. En 1942, face à la multiplication des rafles, la famille Dennery part se réfugier au Mayet de Montagne sous une fausse identité. Lise, grâce aux anciens états de service de son père, obtient une dérogation pour pouvoir étudier la pharmacie à l’université de Vichy. Françoise et Annette sont scolarisées en pensionnat au collège de Cusset. Annette n’ayant pas besoin de pièce d’identité, car âgée de moins de 13ans, va chercher tous les mois les cartes d’alimentation pour toute la famille ainsi que de l’argent à l’ancien cabinet de son père à Vichy. Les cartes d’alimentation sont fournies par l’épouse de Lucien Lizaraga, un employé du Pavillon Sévigné. Le 25 novembre 1943, après la rafle de l’université de Clermont Ferrand, Sylvain André, décide de mettre ses trois filles en sécurité. Elisabeth François prévenue de la situation de la famille met en place avec les Eclaireurs de France toute une organisation pour cacher les trois filles sous de fausses identités. Lise devient la nourrice des enfants de Jean-François Risler. Elle loge avec les Risler au Pavillon Sévigné où elle croise parfois le Maréchal Pétain. Françoise est logée chez les Basdevant, où elle est la nourrice des enfants du couple : Claire et Louise. André Basdevant est le secrétaire général du Scoutisme Français. Annette est elle recueillie par le couple Duphil et se fait appeler Jeannette le Touzé. Annette continue d’assurer la liaison entre tous les membres de la famille. Lors des combats pour la Libération, les François conduisent les trois jeunes filles dans une grande maison du village de Saint Etienne de Vicq. Elles y restent jusqu’à la Libération.
En plus d’avoir aidé les trois jeunes filles, les Eclaireurs de France ont fourni de nombreuses cartes de ravitaillement ainsi que des cartes d’identités. Les Duphil, François et Basdevant étaient aussi en contact avec le Chambon-sur-Lignon et ont permis le sauvetage d’autres enfants juifs, notamment Nicole Lehman (épouse Kanter) et sa petite sœur.
C’est grâce au témoignage d’Annette et de Lise, qu’Elisabeth et Pierre François ainsi qu’Henriette et René Duphil furent honorés, à titre posthume, de la médaille de Juste parmi les Nations le 28 juin 2010. Les descendants de Basdevant, afin de respecter la volonté de leurs parents, refusèrent la nomination de Yad Vashem.