SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Louise et Stéphane Andrivon résidaient à Montluçon (Allier). Le père de quatre enfants est employé à la SNCF en tant que mécanicien sur locomotive. Le couple est de confession catholique et transmettent à leurs enfants des valeurs républicaines et du respect des droits de l’Homme. La fille aînée, Madeleine, 20 ans, travaillait à la Sagem, une usine fournissant des pièces détachées de matériel militaire à l’armée (détecteurs de son antiaérien, projecteurs pour la marine, éléments de compas gyroscopiques), puis, après la défaite de juin 1940, elle se spécialise dans la fabrication de gazogènes pour véhicules, de compresseurs pour gaz de ville ou encore des téléimprimeurs. Madeleine y rencontre Bernard Lancner qui devient son fiancé. Ce dernier travaillait à la Sagem depuis la démobilisation de son régiment, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, qui s’était réfugié à Montluçon. Lui et sa famille, restée à Paris, étaient d’origine juive et avec l’aggravation des mesures anti-juives, Bernard chercha à les faire venir en zone sud à Montluçon. Il fit d’abord venir son jeune frère Maurice qui trouva un travail aux usines Dunlop. Par la suite, Stéphane Andrivon alla chercher la sœur de Bernard, Suzanne. En service sur Paris il lui donna une blouse grise d’employée de la SNCF ainsi que des papiers au nom de Lemoine et la ramena à Montluçon dans son tender. En 1944, les parents Lancner échappèrent de justesse à l’arrestation, grâce à l’intervention de leur concierge, les gendarmes mirent un scellé sur leur appartement. Ils trouvèrent refuge dans une chambre de bonne, au dernier étage de leur immeuble. Prévenus, Louise et Stéphane Andrivon se rendirent à Paris pour les chercher, ils les ramenèrent ensuite grâce à des faux papiers jusqu’à Montluçon. Ils les hébergèrent pendant quelques jours puis leur trouvèrent une maison inhabitée à Benzy (Cher) qui appartenait à des connaissances. Suzanne et ses parents y restèrent jusqu’à la Libération. L’alliance entre les deux familles fut scellée par le mariage de Bernard et Madeleine.
Le 30 mai 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Louise et Stéphane Andrivon le titre de Juste parmi les Nations.