SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Georgette Barraud et sa fille Gabrielle, des protestantes, vivaient au Chambon-sur Lignon (Haute-Loire) et dirigeaient la maison Beau Soleil, un foyer pour enfants. Pendant l’Occupation, la mère et la fille travaillèrent en collaboration avec la CIMADE*, le comité protestant d’aide aux réfugiés. Elles hébergèrent dans leur établissement des Juifs, seuls ou des familles entières, parfois pendant de longues périodes ; cela malgré la menace d’arrestation et de déportation qui pesait sur quiconque aidait les Juifs. Les réfugiés étaient pour la plupart munis de faux papiers.
Parmi eux se trouvait Serge Sobelman, âgé de 14 ans, et sa mère. Tous deux s’étaient enfuis de chez eux afin d’éviter d’être arrêtés comme ça avait déjà été le cas pour le père de Serge, interné dans un camp pour « travailleurs étrangers ». Madame Sobelman avait demandé conseil à un prêtre catholique, qui lui avait recommandé d’envoyer son fils au Chambon-sur-Lignon. L’adolescent fut accepté au Collège Cénevol où il entra sous son véritable nom, il devint membre d’une association protestante de l’endroit et en portait la chemisette avec l’insigne, pour éviter les éventuelles rafles de Juifs dans la rue. Serge vécut ainsi de juin 1942 à mars 1943, ses parents ne payaient qu’une petite somme pour sa pension.
Oskar Rosowsky, un réfugié juif allemand vivant à Nice depuis 1933, séjourna lui aussi au Beau Soleil. Sa mère avait été internée au camp de Rivesaltes après avoir tenté de passer la frontière clandestinement, Oskar réussit à l’en faire sortir avec une fausse autorisation. Sur la recommandation de deux partisans français, Charles Hanne et sa sœur, avec lesquels il fabriquait de faux papiers et après les rafles de l’été 42 ; Rosowsky partit pour le Chambon. Il logea dans le foyer des Barraud d’octobre 1942 à janvier 1943.
Georgette réussit à procurer de faux papiers d’identité à plusieurs juifs réfugiés à Beau Soleil, notamment au professeur George Vajda, spécialiste en philosophie juive du Moyen Âge et enseignant au séminaire rabbinique.
Le 28 mars 1988, l’Institut Yad Vashem a décerné à Georgette et Gabrielle Barraud le titre de Juste parmi les Nations.
*Voir réseau de sauvetage CIMADE