SAUVETAGE

Identification

Chevalier Alice / Vernet-la-Varenne

Caractéristique(s)

Type de personnes sauvées : Groupe d'enfants
Réseau de sauvetage : Sauvetage hors réseau

Histoire du sauvetage

Alice Chevalier, dont le nom de religieuse était sœur Marie-Angélique, dirigeait le pensionnat catholique du Vernet-la-Varenne (Puy-de-Dôme). Ce pensionnat était isolé dans les montagnes. Il accueillait des jeunes filles. En janvier 1944 elle accepta dans son établissement, après avoir demandé la permission à la Supérieure de son Ordre, trois élèves juives en quête de protection.  C’était les sœurs Goetschel : Jeanine (14 ans), Marianne (12 ans) et Claudine (9 ans). Leurs parents avaient été arrêtés à Lyon le 3 janvier 1944, et déportés à Auschwitz. Seule leur mère en reviendra. L’identité des trois filles ne fut connue que de sœur Marie-Angélique et d’une de ses religieuses en qui elle avait toute confiance.

En juin 1944, la cour du pensionnat servit pour le stationnement de 27 camions de la Wehrmacht dans le cadre d’une opération de grande ampleur contre le maquis du Vernet. Afin de garantir leur sécurité les trois jeunes filles furent envoyées, en compagnie des Sœurs les plus jeunes, au château de Montfort chez les Sœurs de Saint Vincent de Paul. Trois jours plus tard après le départ des troupes allemandes, sœur Marie-Angélique se rendit elle-même au château pour aller récupérer les Sœurs et les enfants. Lorsque vint le temps de renouveler les cartes d’alimentation pour les 3 jeunes filles, sœur Marie-Angélique renversa de l’encre de chine sur les noms juifs des 3 enfants. Grâce à ce stratagème, elle put récupérer de nouvelles cartes d’alimentation sans éveiller les soupçons des autorités locales. En mai 1945, la mère de Jeanine, Marianne et Claudine revint d’Auschwitz. Cette dernière lorsqu’elle vint récupérer ses trois filles était encore grandement affaibli, sœur Marie-Angélique lui proposa alors de garder les trois filles en pensionnat jusqu’à la prochaine rentrée scolaire de sorte qu’elle puisse recouvrer ses forces. La mère accepta en remerciant la religieuse.

Le 26 avril 1988, sœur Marie-Angélique a reçu le titre de Juste parmi les Nations. Lors de la cérémonie de remise des médailles étaient présentes deux des jeunes filles qu’elle avait sauvées (la troisième étant déjà décédée).

 

Rapporteur(s)

Témoin(s)

Sauveteur(s)