SAUVETAGE

Après avoir travaillé un long moment en tant qu’employés de maison chez une famille de Juifs parisiens, les Heilbronn, en tant que cuisinière et maître d’hôtel, Marguerite Copet (née Thomas) et son mari Jacques reviennent s’installer dans leur ville natale de Moulins (Allier).

Lorsque le couple revient à Moulins, il récupère leurs deux enfants, jusqu’alors élevés par la mère de Jacques, et, à l’automne 1939, Jacques ouvre un atelier de sabotier dans la ville. La même année, Marguerite accompagne Anne-Marie Heilbronn, ses deux enfants Florence (née en 1939) et Hubert (8 ans) ainsi que Philippe leur cousin, dont le père est décédé sur le champ de batail en 1940, vers la zone Libre. Le groupe part de Bordeaux afin de rejoindre les Alpes puis Marguerite, une fois assurée de leur sécurité, part rejoindre sa famille à Moulins. En février 1944, les grands-parents Heilbronn sont arrêtés à Grenoble puis déportés sans retour vers Auschwitz. Le couple Copet est alors averti par télégramme de l’arrivée imminente de la famille Heilbronn sur Moulins. Marguerite va les chercher à la gare et la mère et les trois enfants logent dans chez les Copet jusqu’à juin 1944. Les Heilbronn sont munis de faux papiers au nom d’Hulleron ce qui leur permet de se déplacer plus facilement. Après juin 1944, les Heilbronn, mis à part Florence qui est très liée à Marguerite et qui reste vivre avec les Copet, s’installent dans une maison plus grande. Marguerite rend régulièrement visite à la famille en bicyclette pour leur apporter des vivres achetés dans les fermes environnantes. Elle va aussi récupérer les enfants à la sortie des classes  ces derniers devant franchir un pont gardés par des soldats allemands pour rejoindre leur maison. À l’été 1944 une cousine des Heilbronn, Edith Bloche (19 ans) vient rejoindre ses proches dans leur refuge. Elle est elle aussi protégée par le couple Copet. Les risques pris par le couple est d’autant plus grand que les voisins de ces derniers étaient connus comme étant des collaborateurs.

Marguerite et Jacques Copet ont reçu de l’Institut Yad Vashem le titre de Juste parmi les Nations le 28 avril 2003.