SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Célie Courtial (née Gousson) et son mari Eugène possédaient une ferme aux Tavas, un village accolé au Chambon-sur-Lignon. Le couple avait deux fils : Paul et Philémon. La famille parvenait très difficilement à subvenir à ses besoins. Protestants pratiquants, les Courtial se rendaient aux offices du pasteur André Trocmé. Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci encouragea ses paroissiens à résister à la présence allemande grâce aux « armes de l’esprit ». Il les encouragea à venir en aide à toutes les personnes persécutées par les nazis, notamment les Juifs. Le couple Courtial s’appliqua à suivre ces conseils, et c’est ainsi qu’en mai 1943 ils accueillirent chez eux deux garçons juifs, Georges et Jacques Passentin, respectivement âgés de 13 et 10 ans.
Les deux garçons étaient originaires de Montreuil et leurs parents, Eliezer et Hana Passentin, étaient tous les deux de racine polonaise. En juin 1940, la famille essaya de quitter le pays par le Sud, ils se rendirent alors à Toulouse puis à Paris pensant que la situation était plus calme. Le père des deux garçons y fut arrêté. Envoyé dans le camp de Pithiviers il réussit à s’enfuir et parti pour Lyon. Hana et ses deux fils quittèrent peu de temps après Paris pour aller rejoindre Eliezer qui avait réussi à trouver un appartement à Lyon (zone Libre). Devant la densification des arrestations, le couple Passentin décida de confier Georges et Jacques à l’OSE* (Œuvre de Secours aux Enfants) afin que cette dernière les place dans une famille à la campagne où les deux garçons seraient en sécurité. Jacques fut confié à la garde du couple Courtial et deux semaines plus tard son frère Georges vint le rejoindre. Ils restèrent à la ferme jusqu’à mai-juin 1944. Là-bas ils étaient considérés comme des membres de la famille, ils allèrent aussi à l’école normalement. Lorsque les Courtial sentaient que les enfants risquaient d’être en danger ils les envoyaient se cacher dans les bois derrière la ferme jusqu’à ce que le danger passe. Après leur séjour chez les Courtial, Jacques et Georges furent envoyés à la maison d’enfant La Guépsy, dirigée par l’association du Secours Suisse. Leur mère Hana alla les récupérer un mois plus tard et les garda avec elle dans un logement qu’elle avait loué aux Tavas. Eliezer, lui, resta pendant toute la durée de la guerre à Lyon.
Le titre de Juste parmi les Nations a été décerné par l’Institut Yad Vashem au couple Courtial le 13 juin 2012.
*Voir réseau de sauvetage OSE