SAUVETAGE

Abel Enjalbert est mobilisé en 1939, à l’âge de 24 ans, il est démobilisé le 22 juillet 1940 et retourne vivre à Chamalières. En juin 1942 il s’engage dans la Résistance et rejoint le réseau les « Ardents ». En 1943, il passe le concours de secrétaire de police, il est reçu au mois d’août. Ensuite il obtient un poste de responsable du service d’identité au commissariat de police d’Aurillac.

Le commissariat est dirigé par Henri Weisbecker. Ce dernier est membre de la Résistance. Grâce au cachet du commissariat, il fournit de nombreux faux papiers d’identités. Abel rejoint son action et fournit lui aussi des faux-papiers aux résistants, aux réfractaires au STO (service du travail obligatoire) ainsi qu’aux Juifs. Il fournit notamment des papiers à Henri Lizerovich et Albert Grinsztajn, amis avec Albert Kirch un jeune juif membre de la résistance, ainsi qu’à Janine Cohen la fiancée d’Albert. Le 25 mai 1944, le commissaire Henri Weisbecker est prévenu d’une rafle imminente à Aurillac. Il charge Abel, ainsi que d’autres membres résistants du commissariat, d’aller prévenir tous les Juifs de la ville. Ils parviennent à en prévenir environ 150, et grâce à leur action aucun Juif n’est arrêté. A la suite de cette rafle ratée, Abel est suspecté par la milice d’Aurillac. Pressentant la menace il préfère s’enfuir et prend le maquis en juillet 1944. Il reprend ses fonctions de secrétaire de police après la Libération.

Le 22 octobre 1998, Yad Vashem attribue à Abel Enjalbert le titre de Juste parmi les Nations. Henri Weisbecker est lui reconnu Juste parmi les Nations le 2 mars 2011.