SAUVETAGE

Antonia et Louis Ouillon vivaient avec leurs deux enfants, Marie-Louise et Jean, à Araules (Haute-Loire). Louis et Antonia étaient des artisans boulangers. Ils étaient tous les deux membres de la Résistance et s’occupaient notamment du transport clandestin des armes. En 1942, le couple accueillit chez lui deux enfants juifs, Ida Stupp, âgé de 10 ans, et son frère François, âgé de 16 ans.

Le couple Stupp et leurs 3 enfants, originaires de Pologne ils étaient venus se réfugier en France. Ils s’installent dans un premier temps à Belfort puis lorsque la France est envahie ils partent pour Lyon. A Lyon le père des enfants reprend son ancien métier et ouvre un atelier de manufacture de sacs de jute. Lorsque les arrestations de Juifs commencèrent le couple Stupp suivant les conseils de leur employée de maison, Mme Goudart, décida de se séparer afin de garantir la sécurité de leurs enfants. Mme Stupp, partit avec Ida et François s’installer à Araules, le village natal de Mme Goudart, tandis que Mr Stupp resta avec le fils aîné du couple à Lyon. Peu de temps après Mme Stupp se cassa la jambe et dut retourner à Lyon. Antonia et Louis Ouillon, prirent en charge Ida et François. Les enfants furent accueillis avec beaucoup d’affection. Ils fréquentaient l’école du village et partageaient leur nourriture et leurs vêtements avec les enfants du couple. Lorsqu’ils rentraient de l’école, Ida et François s’occupaient des animaux de la ferme.

Le couple Ouillon ne parla jamais de religion avec les deux enfants et ne leur demandèrent jamais de se rendre à la messe. Afin de justifier leur absence à la messe le couple disait que les enfants venaient d’une famille athée. Durant leur séjour chez le couple, Ida fut atteinte de pleurésie. C’est Antonia qui s’occupa de la jeune fille, elle passa des jours à son chevet à changer les cataplasmes. Louis lui confectionna du pain blanc avec sa meilleure farine.

Ida témoigna après-guerre de la bonté du couple. Son frère Françoise témoigna aussi de l’action des Ouillon dans un livre : Réfugié au pays des Justes : Araules 1942-1944.

Le 27 mars 1996, Yad Vashem a décerné à Antonia et Louis Ouillon le titre de Juste parmi les Nations.