SAUVETAGE

Née Dautrey, Henriette Pichon est enseignante. En 1924, elle fonde à Bouffémont avec son mari, Henri Pichon, un collège privé pour les jeunes filles de la haute bourgeoisie. Pendant les vacances scolaires, l’établissement devient un centre de vacances pour les jeunes de Paris.

En 1940, l’établissement est réquisitionné par les Allemands pour devenir poste de commandement. Henriette décide alors de louer un château à Boussoles, une commune de Barrais située en Zone libre. Elle prend aussi contact avec des personnes ayant besoin de cacher leurs enfants.

Henriette accueille notamment Denise et Jean Zucman à partir de décembre 1943. Denise et Jean avaient déjà passé des vacances d’été à Bouffémont avant la guerre. Quelques temps après leur arrivée leurs cousins, Michel, Daniel et Jacques Grouchko, ainsi que les enfants Durst, des amis de la famille, les rejoignent. Denise et Jean restent à Boussoles jusqu’à août 1944.

Micheline et Gérard Hayman, Marie-Claude Fabius, Françoise Vecsler, Francine Brill, Jean-Paul Mayer, Mariette Bloch ainsi que Geneviève Pius sont eux aussi accueillis par Henriette Pichon. Afin de garantir leur sécurité, les enfants reçoivent des faux papiers. Ils assistent à la messe tous les dimanches, se rendent au catéchisme et sont tous munis de faux certificats de baptême fournis par le père Jules Laurent Debeaux. Les enfants suivent l’enseignement de professeurs de la faculté de Strasbourg déplacée à Clermont-Ferrand au début de la guerre.  

D’après les témoignages des anciens pensionnaires de l’établissement, dont celui de Denise Zucman, une cinquantaine d’enfants ont été protégés par Henriette Pichon.

Le 28 juillet 2010, Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Henriette Pichon.