SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Marie et Marius Pillière, tous les deux agriculteurs, exploitaient une ferme à Lachamp, un hameau de Vertolaye. Le couple avait quatre enfants dont deux avaient été faits prisonniers. Marie Rolhion (née Pillière), la sœur de Marius, vivait dans une ferme voisine avec son époux Pierre et leurs trois enfants. Pierre Rolhion avait été élu maire de la commune mais ses études ayant été brèves il préféra endosser le rôle de conseiller municipal. En août 1942, Marie et Marius Pillière accueillent David Szyfer, âgé de 10 ans. En parallèle le couple Rolhion recueille Martine Kupfermunz, âgée de 2 ans, la nièce de David. Avant la guerre, David Szyfer habitait à Anvers avec sa maman. Suite à l’invasion de la Belgique il quitta le pays avec sa mère, son frère, âgé de 20 ans, sa sœur Léa, âgée de 18 ans ainsi que leurs copine et copain respectifs. Ils prirent un train de marchandise et après plusieurs jours de voyage arrivent à Toulouse. Lors du voyage son frère ainsi que le compagnon de sa sœur furent réquisitionnés par l’armée. Arrivant à la gare de Toulouse, David, sa mère, sa sœur ainsi que l’amie de son frère prirent un car qui les déposa à Grépiac. Dans le village une petite maison avait été mise à leur disposition par la municipalité. Bien que ne parlant que flamand David est inscrit à l’école du village. Après quelque semaines son frère ainsi que l’ami de sa sœur les rejoignirent. Après la promulgation du premier décret sur le statut des Juifs, en octobre 1940, des gendarmes vinrent chercher David ainsi que sa mère pour les conduire au camp de Ressibidou. Léa ne fut pas arrêtée car elle était enceinte. David et sa mère furent ensuite transférés au camp de Rivesaltes. En février 1942, David put s’enfuir du camp avec l’aide de l’OSE*. Pour cela sa mère l’envoya jouer à l’extérieur du camp, puis David s’éloigna discrètement afin que les gardiens ne puissent pas le voir. Il se rendit ensuite à la gare qui était située à un kilomètre du camp. Là-bas il acheta un billet jusqu’à une autre gare où une dame l’accueillit puis le conduisit chez sa sœur Léa et son mari. Peu de temps après il partit avec sa sœur et sa famille pour Ladapeyre dans la Creuse. Ils ne restèrent que quelques mois dans le village puis repartirent de nouveau pour Marsac.
En août 1942, face à la multiplication des rafles Léa et son mari décidèrent de mettre David et leur fille Martine plus à l’abri. Pour cela ils prirent contact avec l’OSE. C’est par le biais de l’organisation que Martine fut placée chez les Rolhion et David chez les Pillière. Léa ainsi que son mari rentrèrent en Résistance.
David fut immédiatement considéré par le couple Pillière comme leur propre fils. Il fut scolarisé dans l’école de la commune. Pour ne pas éveiller les soupçons David et Martine étaient présentés comme des enfants orphelins venant d’Alsace. David et Martine restèrent à Lachamp jusqu’à la Libération. David ne revit jamais sa maman, elle mourut en déportation. David a correspondu longtemps avec le couple Pillière.
Aujourd’hui il témoigne auprès des élèves de son expérience de la guerre. Il a aussi été pendant des années le président de l’association L’Enfant caché qui regroupe les personnes juives qui, enfants pendant la guerre ont été cachées.
Le 11 novembre 1998, Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Marius et Marie Pillière ainsi qu’à Pierre et Eugénie Rolhion.
* Voir réseau de sauvetage OSE