SAUVETAGE

Identification

Tête Philippe / Aurillac

Commune : Aurillac

Caractéristique(s)

Mode de sauvetage : Hébergement
Type de personnes sauvées : Personne seule
Réseau de sauvetage : Sauvetage hors réseau

Histoire du sauvetage

La famille Mizrahi vivait dans le quartier d’Endoume à Marseille. Le 20 mars 1944, une rafle frappe leur quartier. Marcel et Estella Mizrahi, les parents de Robert, âgé de treize ans, et d’Edmond Haïm, âgé de 8 ans, sont arrêtés par la Gestapo française. Robert et Edmond Haïm parviennent à s’enfuir grâce à l’aide d’une voisine, Paulette Bertrand, qui les fait passer pour ses frères et les fait sortir de l’appartement devant la gestapo. Les deux garçons s’enfuient alors chez le frère de Paulette, qui habitait à 500 mètres de leur appartement. Le 23 mars, Edmond Haïm et Robert sont envoyés avec d’autres enfants de Marseillais vers Aurillac, à cause des risques de bombardement. Les enfants évacués sont logés à l’hôpital d’Aurillac en attendant qu’une famille veuille bien les accueillir.

Henriette Laybros (née Cellier) et son époux Antoine étaient propriétaires d’une fabrique de peinture à Aurillac. Henriette, alors âgée de vingt-deux ans, apprenant que les enfants évacués de Marseille se trouvent à l’hôpital décide de leur venir en aide et recueille Edmond Haïm. Ce dernier confit très vite à Henriette qu’il est juif et que ses parents ont été arrêté à Marseille. Il lui confie aussi que son cousin Gaston Menassé, infirme, attend toujours que quelqu’un veuille bien l’accueillir. Lorsqu’ils arrivent chez le couple Antoine est mis au courant de la situation et décide très vite d’accueillir Gaston.Pour éviter d’éveiller tous soupçons les deux garçons se rendent à la messe avec le couple. Henriette et Antoine s’occupent des deux garçons comme s’ils étaient les leurs. Afin d’éviter tout risque d’arrestation le couple décide de s’éloigner de la ville et déménage avec les deux garçons à la périphérie de la ville près de leur usine.

Le grand frère d’Edmond Haïm, Robert, est lui recueilli par Yvonne et Philippe Tête, un couple tenant une épicerie à Aurillac. Tout comme Edmond Haïm, Robert révèle très vite au couple qu’il est juif et que ses parents ont été arrêtés quelques semaines auparavant. Le couple s’occupa de Robert comme s’il était leur propre enfant et lorsque ce dernier doit se faire opérer de l’appendicite ils s’assurent qu’il est soigné dans de bonnes conditions.

A la Libération, Gaston Menassé retrouve ses parents. Edmond Haïm et Robert Mizrahi restent chez les Laybros jusqu’en septembre 1945 en espérant que leurs parents viennent les récupérer. Finalement ce fut leur grand-mère, âgée de soixante et onze ans qui les adopta et les ramena à Marseille.Les parents des deux enfants avaient été envoyés à Drancy, puis, Marcel avait été déporté à Auschwitz et son épouse Estella vers Bergen-Belsen, aucun des deux ne revint. Les deux garçons attendirent le retour de leurs parents jusqu’à la fin de l’année 1946 avant de réaliser qu’ils ne reviendraient jamais.

Edmond Haïm ainsi que Robert gardèrent longtemps contact avec leurs sauveurs. Edmond Haïm témoigna des années après de l’action du couple Laybros.

Le 5 novembre 1997, Yad Vashem a décerné à Yvonne et Philippe Tête ainsi qu’à Antoine et Henriette Laybros le titre de Juste parmi les Nations.

Rapporteur(s)

Témoin(s)

Sauveteur(s)

Sauvé(e)(s)

Nombre de personne(s) sauvée(s) : 1