SAUVETAGE

Irène et Robert Rosenstiel habitent à Strasbourg avec leur fils Francis. En 1939, ils sont évacués de la ville avec le reste de la population. Ils partent alors pour Bellerive-sur-Allier avec Selma Levy, la mère d’Irène. En 1941, ils s’installent dans un appartement à Vichy. Robert parvient à gagner de l’argent en vendant la marchandise qu’il a pu emporter de Strasbourg. En 1944, à Pâques, Irène, Francis et Selma sont en vacances dans une ferme près de Chavaroux, pendant ce temps Robert est retourné à Strasbourg. Lorsqu’il revient à la gare de Vichy, des amis résistants le préviennent que la Gestapo est chez lui. La famille décide de fuir. Munis de faux-papiers, au nom de Roux, ils partent se réfugier dans une ferme vers Sorbiers. Ils arrivent ensuite à Saint-Léon où une maison est mise à leur disposition grâce à des amis résistants.

En juin 1944, deux agents de la Gestapo ainsi que deux miliciens français viennent frapper à leur porte. Ils interrogent la famille pendant 5 heures puis les libèrent. Après leur libération, Robert fait de nouveau appel à des amis résistants afin de trouver un nouvel abri. Après une longue marche à travers la forêt la famille finit par arriver au lieu-dit de Le Thuries. La famille est accueillie par Anna et François Potonnier un couple d’agriculteurs. Dès leur arrivée dans la ferme Robert explique au couple que lui et sa famille, de confession juive sont recherchés par la Gestapo à la suite de leur arrestation à Saint-Léon. Conscients des risques Anna et François refusent de laisser repartir la famille. Ils mettent même leur propre chambre à leur disposition. Tous les matins les Rosenstiel partent se cacher dans un des bâtiments de la ferme. Ils y restent toute la journée à l’abri des regards afin de ne pas éveiller les soupçons des visiteurs, des ouvriers agricoles ou encore des facteurs.

La famille reste chez les Potonnier pendant 3 mois. La famille Rosenstiel part ensuite à Vichy puis rentre à Strasbourg en 1946. Après la guerre Francis Rosenstiel reste en contact avec Suzanne, la fille du couple Potonnier, ainsi que ses parents.

Le couple Potonnier accueille en plus de la famille Rosenstiel, des réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) ainsi que des membres de la Résistance.

Le 27 août 1996, Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Anna et François Potonnier