SAUVETAGE
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Histoire du sauvetage
Jeanne Dessaigne, dont le nom de religieuse était sœur Marie-Angèle, était la directrice de l’école et de l’internat pour fille d’Allanche. Elle avait sous ses ordres Philomène Rolland, sœur Marie-Etienne, qui était institutrice. Elles étaient toutes les deux membres de l’ordre des Sœurs de St Joseph. Philomène Rolland, lors d’une visite dans un établissement membre de l’ordre à Saint-Flour, en novembre 1942, rencontra les Florentin. Ces derniers cherchaient un abri pour leur fille Colette, 11 ans. Les Florentins étaient des juifs originaires de Salonique et de Turquie, fuyant Paris ils étaient allés se réfugier à Perpignan. Le père de Colette et son oncle avaient décidé de partir pour l’Espagne afin de rejoindre les forces de la France Libre. Le père de Colette décida alors de demander de l’aide à l’Institut des sœurs de St Joseph à Saint-Flour pour que ces dernières abritent sa fille. La directrice n’ayant plus de place dans son établissement demanda à Philomène Rolland si elle acceptait d’emmener avec elle la jeune fille, elle accepta sur le champ. A son retour à Allanche, Philomène présenta Colette à sa supérieure Jeanne Dessaigne. Cette dernière l’accepta dans son établissement sans aucune contrepartie financière. Jeanne procura des faux papiers à Colette. La jeune fille fut baptisée et participa aux offices religieux de l’établissement pendant toute la durée de son séjour.
La mère de Colette, accompagnée de sa nièce Jacqueline Eskenazi, 10 ans, vint chercher refuge auprès de Jeanne Dessaigne quelques temps plus tard. Le père de Jacqueline avait essayé de passer en Espagne pour rejoindre ses frères mais il avait été arrêté puis déporté sans retour à Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi n°62. Jeanne accepta de les accueillir et attribua à Madame Florentin, Colette et Jacqueline une chambre à l’internat. Jacqueline fut elle aussi scolarisée dans l’établissement et baptisée. Mme Florentin resta dans l’établissement jusqu’à la Libération en 1944 et partit pour Perpignan tandis que les deux jeunes filles restèrent à Allanche jusqu’à la fin de l’année scolaire. Les deux jeunes filles gardèrent un lien fort avec les deux Sœurs jusqu’au décès de ces dernières. Les deux Sœurs acceptèrent aussi de scolariser André Lohmar dans leur établissement. Les parents de ce dernier, Heinz et Hilde Lohmar, étant venus se réfugier avec lui à Allanche.
Les deux Sœurs furent reconnues Justes parmi les Nations le 6 février 2002.