SAUVETAGE

Identification

Bonhomme Jeanne / Saint-Pal-de-Mons

Caractéristique(s)

Mode de sauvetage : Faux papiers
Type de personnes sauvées : Familles, Personne seule
Réseau de sauvetage : Amitié chrétienne, OSE

Histoire du sauvetage

Jeanne Bonhomme (nom de naissance Dorel), veuve, tenait à Saint-Pal-de-Mons (Haute-Loire) une boutique de mode féminine accolée à un atelier. Sa mère Adolphine Dorel, elle aussi veuve, avait une petite ferme un peu à l’extérieure de la ville.

La mère et la fille vont héberger madame Bella Schanzer ses enfants Anna (8 ans) et les jumeaux Bernard et Henri (7 ans), ainsi que sa nièce Ester Ein (12ans).

Bruno Shanzer (né en Tchécoslovaquie) et Bella Ein (née en Pologne) se marient avant-guerre en Belgique. Le frère de Bella, Boris Ein est lui marié avec Esther avec laquelle il a eu une fille. Les deux familles fuient la Belgique lorsqu’elle est envahie en 1940 et trouvent refuge en France, à Saint-Etienne. En août 1942, alors que Bella Shanzer rend visite à ses enfants qui étaient en colonie de vacance, son mari, son frère et son épouse sont arrêtés lors d’une rafle à Saint-Etienne. Bruno Shanzer et Boris Ein seront envoyés vers Drancy puis vers Auschwitz en septembre, ils n’en reviendront pas. Ayant réussi à fuir avec ses enfants et sa nièce, Ester, Bella Shanzer va demander de l’aide à Jeanne Bonhomme, qu’elle connaissait de par sa boutique. Jeanne leur obtient des faux papiers et trouve un travail ainsi qu’un logement pour Bella (devenue Marie Laebitier) sa fille (Anna) et sa nièce (Ester) chez le marquis Xavier de Virieu et son épouse Marie-Françoise (tous les deux résistants, ils cachent dans leur château armes et munitions). Les jumeaux Bernard et Henri sont eux placés chez des fermiers, mais ces derniers prenant peur les déposent devant un poste de police. Les jumeaux sont alors envoyés dans un orphelinat catholique à Grenoble. Puis à la demande de leur mère Jeanne Bonhomme va les chercher et les confie à sa mère Adolphine Dorel. Cette dernière les fait passer pour ses petits-enfants et les inscrits à l’école du village. Pour qu’ils conservent le lien avec leurs racines juives elle leur fait réciter leurs prières chaque soir.

A l’été 1943, la famille de Virieu se retrouve dans l’obligation de fuir après avoir été dénoncée. Jeanne Bonhomme accueille alors chez elle la sœur des jumeaux, Anna, ainsi que sa cousine Ester Ein. Les deux enfants logent dans une pièce attenante à son atelier et étaient présentées comme les nièces de Jeanne. Elle leur procura de faux papiers ce qui leur permit d’avoir accès à des cartes d’alimentation, elle mit également au point un faux passé que les deux filles devaient apprendre par cœur au cas où quelqu’un les interrogeraient.  En mai 44, le risque de bombardement à Saint-Etienne étant devenu trop élevé, les deux fillettes furent envoyées chez Adolphine afin de les mettre à l’abri.

Après La libération, les enfants restèrent chez Adolphine jusqu’à l’arrivée de leurs mères. Malgré l’installation de la famille aux Etats Unis cette dernière garda contact avec Jeanne Bonhomme.

Le 11 mai 1980, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Adolphine Dorel et à sa fille Jeanne Bonhomme, le titre de Juste parmi les Nations. Le couple Virieu sera lui aussi reconnu Juste parmi les Nations le 16 mars 2015.

Rapporteur(s)

Témoin(s)

Sauvé(e)(s)